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Все о французском

Salut 'a tous!
excusez-moi, j'etais malade mais c_a va pour le moment et, bien, on continue.
Par contre je n'ai pas de possibilite' d'envoyer des petites phrases chaque jour
car j'ai beaucoup de travail mais je vais essayer de faire des parties plus courtes.
Eugenia

Chapitre 4, Partie 1

D'abord, quelque chose de pointu me picora la peau du cra^ne, comme si j'avais
eu des poux, ce qui n'e'tait plus le cas depuis janvier dernier.

Ensuite, un bruit tr`es tendre et re'gulier me caressa le tympan, comme l'aller-retour
d'un balai fatigue' sur le sol d'une maison, comme le voyage obstine' d'une ra^pe
sur la tranche d'un fromage.

Enfin, un fumet frais me parcourut les narines, une odeur de sel et de terre
mouille'e. Dans ma te^te embrume'e, je posai l'addition :

une peau vivante

+ une oreille vivante

+ un nez vivant

= une Jeanne vivante.

Cette excellente nouvelle (j'avais surve'cu au naufrage) fut suivie par une terreur
noire (qu'est-il arrive' `a Thomas). J'ouvris lentement, lentement les yeux,
il e'tait l`a, ce monstre de fr`ere, assis tranquillement sur la plage, occupe'
`a se gratter, sans aucune e'le'gance, le pantalon. Absolument de'sinte'resse'
par le sort de sa soeur. La tempe^te ne l'avait pas change' : toujours aussi
nul ! Il bougea les l`evres, sans doute pour m'injurier, comme d'habitude. Mais
rien ne sortit, aucun son. Bien su^r, je crus qu'il se moquait. Et je lui pre'parai
une re'plique `a ma fac_on. Mais comme lui, rien, le vide dans la bouche. On
se regarda, aussi perdus l'un que l'autre. Aussi de'sespe're's maintenant que
joyeux l'instant d'avant d'avoir par miracle surve'cu.

Muets. La tempe^te nous avait arrache' tous nos mots.

Alors, qu'il soit pardonne' pour toutes ses me'chancete's passe'es et futures,
Thomas me posa une main sur l'e'paule. Et de l'autre il me montra notre nouvelle
demeure : un paradis. Une baie borde'e d'arbres immenses `a toucher le ciel bleu;
une eau vert pa^le, plus transparente que l'air; une dentelle de corail, au loin,
sur laquelle se brisaient en grondant les assauts de la mer. Plus la moindre
trace de bateau. Et d'innombrables poissons, les uns petits et blancs, les autres
plus larges et noirs. Pousse's par le courant, ils venaient `a notre rencontre.
Un oiseau surgit, puis dix, puis mille. Ils criaient de joie, plongeaient, remontaient
vers le ciel, re'criaient, replongeaient. Il me semblait qu'ils ne gardaient
pas longtemps leur prise dans le bec. `A peine l'avaient-ils saisie qu'ils la
recrachaient. Elle retombait, en virevoltant, comme une feuille minuscule et
scintillante. Et les oiseaux disparurent, comme ils e'taient venus, toujours
criant mais cette fois de col`ere, du moins le devinais-je, ne connaissant pas
grand-chose `a leur langage.

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Ответить   Wed, 3 Dec 2003 11:33:07 +0200 (#28738)